Peut-on sauver la ville de sa destruction programmée?
Le poème de ma ville, Douala, entrera bientôt dans la fameuse bibliothèque de Babel où en fait il se trouvait déjà dans une infinité de versions et de langues.
En attendant de le lire en français et en duala dès ce 13
novembre 2021, voici un extrait du premier de jet. Avec le temps, c’est devenu
une odyssée de 154 pages.
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Nkongmondo est le quartier de la révolte
C’est aussi le territoire d’un premier amour
On y allait en ce temps-là voir Pivoine
Ah, charmes d’une beauté aperçue dans la rue, au hasard
d’une promenade d’été
Lowe
Ainsi que les ancêtres ont nommé cette saison
Est le règne de la chaleur humide et du sable blond
Alors, les corps se rangent sur les trottoirs, guettant ce
courant d’air qui dissipera momentanément la fine pellicule de sueur sur leur
peau
D’autres se lancent au hasard des rues, bruyantes et
ouvertes aux mille possibilités de la nuit grise et rose, couleur de l’été,
couleur de
Lowe
Déambulation paresseuse, dont le but est de tuer le temps
désespérément long qui sépare deux courants d’air
C’est ainsi que l’on a aperçu Pivoine, la première fois
Lowe
Saison de la chaleur mais aussi refuge de l’amour
Ah, ces baisers arrachés à la pudeur de ses lèvres, ce
regard enflammé qui faisait de toi un roi assis sur le trône surmonté du
pélican, l’oiseau mythique
Un millénaire plus tard, on est retourné sur les pas de ce
premier amour
Pivoine est partie, elle aussi, elle est partie vers les
lointains marécages, vers les replis du fleuve
Elle a quitté Nkongmondo le quartier de la révolte, et
séjourne désormais dans la demeure des ancêtres
Pivoine, celle du souvenir heureux, celle de la joie d’été, si tu vois Moukem là-bas, mon ami, Moukem, dis-lui que de mon voyage je lui ai rapporté un présent
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