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Affichage des articles du mai, 2009

La tunique du mort (3.1/3.4)

Un corps au-dessus de la barque Il était penché au-dessus de sa barque. Basse Pointe dormait encore de son sommeil frelaté juste derrière lui. A son chevet veillait la montagne dont le souffle lui caressait les omoplates. En face l’eau s’étalait jusqu’à la demeure du soleil. A vrai dire il n’était pas du matin. Plutôt du soir. En temps normal il serait lui aussi en train de combattre comme tous ses concitoyens l’arrivée du soleil dans son rêve. Mais c’est précisément dans son rêve qu’une voix allait lui dire de se lever aux premiers signes de l’aurore. De se trouver sur la plage avant le premier chant des coqs de basse-cour. Et d’appareiller à la marée montante vers la crique du “cerf-volant” perdue à quelques six mille marins de là. Son rêve avait été on peut plus précis sur la marche à suivre. Sur l’équipement à prendre avec lui. Dont notam-ment le morceau de tunique qu’il avait soutiré par ruse à un ivrogne des rues à trois heures trente sept précises du matin. Un ivrogne qui lui-mê

Carnet de Rêves (Rêve n°912)

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Mes pensées sont transportées par la rumeur intempestive du réveille-matin, elles déambulent vers les confins d’un territoire vaseux coincé entre le sommeil et l’éveil, une territoire où les rêveries surviennent dans un enchaînement obscur dont au lever, on ne garde souvent en mémoire que l’arrière-goût d’un détail étonnant... j’ai le sentiment d’être aussi léger qu’une feuille morte... je suis léger on dirait une feuille morte qui nargue de son indolence un vent tempétueux... je suis une feuille morte : je nargue la folie du vent... tout à coup les choses s’arrêtent : je m’arrête d’avancer : le monde autour de moi s’est arrêté : je suis arrêté... je ne peux plus aller et venir à ma guise ; je suis maintenant retenu à la cheville par un fil de coton ; le fil de coton est rattaché à son tour à un boulet minuscule ; le minuscule boulet pèse d’un poids pressenti par mes muscles, mes sens, certes diminués, certes altérés, certes fatigués, certes atrophiés, mais suffisamment ouverts à