Par où commencer ? Par où ? Pourtant, il faut bien commencer quelque part. Il s’agit d’un fait divers. Mais d’un fait qui n’est pas du tout banal. Car il révèle les convictions profondes et montre comment le passage à l’acte est possible. Pour l’observateur extérieur, le passage à l’acte est toujours incompréhensible, il semble une montagne infranchissable, une épreuve insurmontable. On aura tendance à invoquer la folie. La folie, un allié bien commode pour refuser d’admettre la volonté dans la manifestation de l’horreur. On voudrait se protéger de cette vérité-là, qui ne s’offre pas immédiatement au regard, comme celle du jour éclatant de lumière, mais se découvre, cachée dans un fourré. La main écarte les branches et soudain l’œil l’aperçoit. L’esprit a alors quelques secondes pour se décider : il l’accepte ou il la refuse. S’il l’accepte, il la sort du fourré, s’il la rejette, il laisse les branches se refermer autour elle. Les passions sont également convoquées. On parlera même par
L’économie de plantation, celle dans laquelle sont insérés les pays d’Afrique francophone, assure la constitution d’un capital, mais pas la transmission de celui-ci. Par exemple, un haut fonctionnaire va voler les deniers publics et se constituer un capital. Comme il a beaucoup de femmes et beaucoup d’enfants, son capital va être dispersé dans les querelles de succession. Qu’est-ce que cela veut dire ? Que les nouvelles générations doivent recommencer presque à zéro l’accumulation du capital, et surtout, que les enfants de ce haut fonctionnaire ne sont pas assurés de conserver leur niveau de vie et de le transmettre à leurs propres enfants. Vous comprenez donc qu’avez un pareil système on ne pourra jamais se développer. La mort du père est un moment de grande instabilité en ce sens que la compétition est âpre entre ses héritiers pour capter sa fortune. Dans une société basée sur l’économie de plantation, il y a deux types de conflits identifiables : le conflit à l’intérieur de la trib
Voici la question qu’un écrivain qui se dit africain et qui se plaint que les Africains ne le lisent pas devrait se poser : « pour qui j’écris vraiment ? » Comme vous savez, se poser des questions est un acte de courage vis-à-vis de soi-même, puisque cela nous donne l’occasion de renverser nos préjugés et nos idées préconçues. Il ne faut surtout pas chercher ici de réponse rapide, hâtive. Car, ce serait alors laisser entrer par la fenêtre les préjugés que l’on avait cru chasser par la porte. Non, ce genre de questions doit rester le plus longtemps possible à l’état de question, elle doit infuser dans l’esprit. Je pense ici à la dégustation du vin. Je ne suis pas un grand connaisseur de vin, mais l’image du rituel de la dégustation est celle qui s’impose à mon esprit. On fait tournoyer le liquide dans le verre à pied, on le porte à son nez, on trempe la langue, on aspire une gorgée que l’on fait circuler dans la bouche, de manière à être submergé par ses tanins. Puis, on avale. Ce ritue
Commentaires