Le salon du livre in Micro-fantaisies I


© Mike Stilkey

Parfois les salons du livre ont du bon ! Non pas à cause des remontrances à peine voilées que l'on y adresse à tout bout de champ au pauvre salariat à cause de son incurable fainéantise à s'élever au-dessus de sa triste condition quand bien même on lui en donne les moyens au travers des livres, mais à cause des croisements improbables, pour ne surtout pas écrire rencontres car on n'y rencontre pas vraiment les gens, que l'on peut y faire, notamment celles avec les écrivains. Avant de continuer je souhaite clarifier une chose : Je déteste ce type de manifestations... Par nature je déteste les manifestions dont le but est de glorifier quelque chose ou quelqu'un. D'ailleurs je m'y rendu à ce salon du livre un peu contre ma volonté, contraint en quelque sorte par mon ami Simplice qui voulait se faire dédicacer le dernier roman de l'auteur dont il sera ici question. Bref, Simplice obtient quelques mots sur la page de son roman prévue à cet effet et me supplie d'attendre la fin des dédicaces car il souhaite échanger un peu avec l'écrivain. Ce dernier ne se fait pas prier pour entamer la discussion, et à un moment m Simplice lui demande : lisez-vous d'autres écrivains ? Jamais de la vie! Je ne veux surtout pas, vois-tu, être influencé par qui que ce soit ! Je veux garder mon authenticité ! Je veux rester moi-même !... Mon bon ami Simplice enfonce alors sa main dans la poche de sa veste et en sort son téléphone portable : Allo ! Allo ! crie t-il en s'éloignant de plus en plus dans l'allée. On attend... On attend... son retour... en vain. Et l'écrivain, appelé à d'autres occupations, de se retirer en me souhaitant un bon salon du livre. 

© Timba Bema, 2011

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