Comment préserver sa vision du monde des influences extérieures? in Micro-fantaisies I

Wassily Kandinsky, Cercles dans le cercle, 1923
Hier soir je retrouvais avec un certain plaisir mon bon ami Simplice dans un restaurant indien de la cité de Genève où nous avons mangé en entrée une salade de concombres au yaourt, en plat du Curry de veau pour lui et du poulet Tandoori pour moi, et en dessert nous avons tous les deux fondu sur le Gulab Jaman. Comme à notre habitude on se lança tout de suite dans des débats impossibles, et au bout d'une heure à peu près d'un échange ponctué d'arguments et de contre-arguments mon bon ami m'annonçait gaillardement qu'il avait pris une importante décision. Laquelle ? m'empressai-je de le questionner. J'ai décidé, jeta t-il, peinard, de ne plus jamais regarder la télévision. D'ailleurs, fanfaronna t-il, j'ai balancé mon poste à la décharge ce matin car figure toi que même l'idée de le vendre m'indisposait. Pourquoi l'as-tu fait ? m'hasardai-je. Afin que ma vision du monde ne soit plus influencée par des choses extérieures, affirma t-il sans détour. Ah Simplice, mon bon ami, je ne t'ai pas dit ce que j'avais dans le cœur sur le moment car je me doutais que tu ne ferais pas le moindre effort de me comprendre. Mais comme je tiens quand même à toi, et surtout à notre amitié, je ne peux m'empêcher de t'avouer cette vérité à savoir que même lorsque tu étais en possession de ce téléviseur tu ne voyais déjà pas les images qui y circulent en boucle.


© Timba Bema, 2011

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