Littérature africaine, bourgeoisie et institutions littéraires
Un grand nombre d'auteurs africains ont éclos en France. Soit parce que publiés en France soit parce qu’y étant établis. Ce constat ne relève pas du seul désir des africains. C’est important de le souligner dès le départ. De facto, ce pays occupe une place centrale dans la production et la réception des œuvres africaines. Ceci est un constat froid et implacable. Seulement, cette réalité mérite qu’on s’y arrête un instant. Le regard ici ne doit pas être figé dans une posture contemplative, pareille à celle que l’on aurait devant un masque accroché à un mur, mais on doit lui tourner autour, le regarder de haut, de bas, devant, derrière, sur les côtés. Cette réalité doit être interrogée pour ce qu’elle représente, et cette analyse ne saurait se faire en éludant le rôle de la littérature dans la construction d’un imaginaire national, sinon territorial. La littérature comme la technologie est un moyen d’avoir prise sur un territoire. Je veux dire par là qu’elle n’a pas seulement pour