La joie du père est-elle celle du fils ?
à T.M La nouvelle était tombée des ondes. Un soir comme les autres, à ressasser des temps méconnus de la plupart des vivants. Mais après l’avoir entendue, n’y croyant pas d’abord et s’y faisant peu à peu, s’en accommodant comme des secousses d’un séisme dont la fulgurance s’éclaircie lentement à l’âpreté des sens, le père avait brandi son fils de cinq ans au ciel, comme si ce fut lui l’objet de cette joie viscérale qui transportait son cœur de vieillard dépassé par les ans, pour qui toute joie, aussi infime fusse t-elle, était occasion de célébrer la victoire mille fois renouvelée de la vie sur la mort. Les lumières du soir dansaient déjà à sa fenêtre, la douceur exceptionnelle de la journée s’apprêtait à déposer les armes, vaincue et amère, aux pieds des froides déesses de la nuit, et la casserole mitonnait le seul et unique repas de la journée, qu’il s’apprêtait à honorer avec en idée que cela était sa consolation, la consolation de l’homme brave et fier, malgré tout. A peine descend...
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