Sortie de l’EP Les seins de l’amante

La musique précède t-elle la poésie ou l’inverse? La démarche rationnelle nous conduit à séparer d’abord les choses avant de tenter de comprendre leurs interactions. C’est sans doute pour cela que l’idée de distinguer la musique de la poésie a germé et proliféré dans l’esprit, à tel point qu’aujourd’hui la plupart ne se souvient pas, non, elle ne se souvient pas que le poète jouait ou se faisait accompagner d’un instrument de musique, elle ne se souvient pas que la poésie était chantée et se partageait ainsi avec le reste des hommes, elle ne se souvient que le poète était aussi un prophète en ce sens qu’il renouvelait l’alliance d’une communauté avec ses valeurs fondamentales. La musique est poésie et la poésie est prophétique. Cette perspective holiste, que nous appelons Poésie, convoque la beauté pour accéder au sens. Ces considérations ont guidé la mise en musique de mon poème Les seins de l’amante, Grand Prix Littéraire d’Afrique Noire 2018, désormais disponible sur toutes les plateformes de streaming. 


Comme tout livre, Les seins de l’amante a une histoire secrète, que je révèlerai quand le temps sera venu d’écrire mes mémoires. C’est un défi lancé contre les idées reçues, contre les cloisonnements, contre les certitudes C’est aussi un livre dont l’intention était de retrouver le souffle primordial de la parole, la Poésie. Passionné de musique, il était évident dès le départ que mon poème devait être déclamé accompagné de musique. Après une tournée de plusieurs dates en France et en Suisse, l’idée de concevoir un EP afin de suspendre le temps a peu à peu germé dans mon esprit, et s’est matérialisée grâce à la rencontre avec Yves Jaggi aka DwellOnU. Les seins de l’amante est le produit de la volonté, mais aussi de ces hasards heureux qui, lorsqu’on est désespéré, lorsqu’on est en proie au doute, nous éclairent soudain, nous ouvrent une nouvelle voie. L’histoire de ma rencontre avec Philippe Jaggi aka DwellOnU sera elle aussi racontée un jour. Elle n’a sûrement rien d’hasardeux. Ingénieur du son, passionné de musique électronique, il a su trouver le rythme ainsi que la pulsation qui s’accordait à ma voix. Je veux lui exprimer toute ma reconnaissance. 


Au moment où sort l’EP Les seins de l’amante, je me souviens inévitablement de la sortie du poème. J’espère que cette nouvelle proposition trouvera auprès de vous un écho favorable et surtout, qu’elle vous apportera cette énergie que j’invoque à chaque début de mes représentations: 


 «A nguigna solo so ! »


Alors, sans plus tard, laissons la Poésie entrer en vibration avec nos êtres. 


https://youtu.be/63wcUvC7Mho

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