VINGT-TROISIEME DIVAGATION

Le jour venu Loretta Brown tira son banc sur le trottoir et elle posa son petit cul dessus.

Le premier passant du genre docker ou manoeuvre dans un chantier s'arrêta devant elle, parlementa à voix basse, puis entra derrière le rideau. Trois minutes plus tard Loretta s'asseyait sur le trottoir le jambes écartées dans son jeans délavé suintant d'un liquide qu'on aurait pris sûrement pour du sang.

A la vue de ce liquide un homme du genre père de famille à la culotte blanche, qui venait de retirer sa paie du mois à la banque du coin, lui déposa sans aucun début d'explication le salaire de sa sueur dans la main, et se laissa guider derrière le rideau. Trois minutes plus tard Loretta s'asseyait sur le banc dans le trottoir, nue, les jambes suintant de ce liquide qu'on aurait sûrement pris pour du sang, les seins hors de son soulève-seins.


åA la vue de cette nudité un type dans le genre policier en civil ou espion pour le compte du gouvernement lui fit ses politesses et la tira par les cheveux derrière le rideau. Trois minutes plus tard il écarta le rideau en sifflant un air de Cha cha cha, et remonta lentement la rue en pente, sous le regard médusé de ceux qui passaient en contre-sens.




(c) Timba Bema, 2013

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