La promise venait d'avoir treize ans (2/4)
L’élu, dont l’esprit était remué de questions, n’en revint pas lorsque la beauté exceptionnelle de la promise se montra à lui, debout au pied du lit. De qui était-elle l’enfant ? De quels amours bénis était-elle le fruit ? Il ne le savait. Pourtant il avait sillonné le pays tout entier durant sa longue carrière de collecteur d’impôt, et jamais il n’avait vu tant de grâces, tant de fiertés, tant de souplesses mises bout à bout dans un seul corps. Alors, cet homme rompu à l’expérience des femmes, cet homme qui voulait hâter sa traversée, comprit tout de suite qu’il tenait sous la main une perle rare, avec laquelle il était désormais disposé, sinon heureux, de consacrer le reste de son temps à vivre. Etait-elle à son aise ? Elle cligna tout juste des pau- pières. Connaissait-elle déjà le frisson de la peur ? Elle renversa la tête en avant.
Il la fit coucher dans ses draps et se retira dans l’antichambre, d’où il revint peu après avec un flacon d’huile de benjoin, acheté longtemps en arrière à des commerçants syriens, qui sillon- naient la forêt juchés sur des animaux longs sur pattes, avec une bosse disgracieuse sur le dos. Il avait vite fait de le mettre à part, en un lieu sûr, et se disposait à en honorer le corps de celle de ses quarante épouses, qui se montrerait la plus touchante à ses yeux. Hélas ! Il attendait toujours. En vérité, il désespérait de connaître un jour cette promesse, à qui d’ailleurs il ne réclama aucune démonstration ni aucune preuve car, de fait, elle lui était apparue la seule digne de recevoir la bénédiction de cette huile. Il en fit donc couler treize larmes sur sa promise, et laissa ses mains tremblantes l’investir. Etait-elle à son aise ? Elle cligna tout juste des paupières. Connaissait-elle déjà le frisson de la peur ? Elle remua perceptiblement des lèvres.
Il la fit coucher dans ses draps et se retira dans l’antichambre, d’où il revint peu après avec un flacon d’huile de benjoin, acheté longtemps en arrière à des commerçants syriens, qui sillon- naient la forêt juchés sur des animaux longs sur pattes, avec une bosse disgracieuse sur le dos. Il avait vite fait de le mettre à part, en un lieu sûr, et se disposait à en honorer le corps de celle de ses quarante épouses, qui se montrerait la plus touchante à ses yeux. Hélas ! Il attendait toujours. En vérité, il désespérait de connaître un jour cette promesse, à qui d’ailleurs il ne réclama aucune démonstration ni aucune preuve car, de fait, elle lui était apparue la seule digne de recevoir la bénédiction de cette huile. Il en fit donc couler treize larmes sur sa promise, et laissa ses mains tremblantes l’investir. Etait-elle à son aise ? Elle cligna tout juste des paupières. Connaissait-elle déjà le frisson de la peur ? Elle remua perceptiblement des lèvres.
© Timba Bema, 2008
Commentaires
Moi, je te propose comme président Jakaya Kikwete, le peu de fois que je l'ai entendu parler, il m'a intéressé.
Bien à toi, http://obambegakosso.unblog.fr/2009/03/20/africains-disons-non-a-benoit-xvi/
Obambé GAKOSSO