La loi de Forsoh (5/5)

Manray, Le violon d'Ingres Douala, premier Août Marguerite, ma chérie Dans quelques heures je serai à Paris. Un tour à la poste pour expédier mes deux dernières lettres, et je me mets en route pour l’aéroport. Que dire de mon approche ? Je pense que dans ces choses-là, il n’est pas possible de faire de bilan. J’en viens maintenant à penser que l’approche de ma terra incognita n’aura pas de fin, qu’elle demeurera toujours un effleurement, tandis que pour d’autres, comme toi peut-être, tout sera fixé et définitif. J’y retournerai le plus souvent possible, et ces prochaines fois tu seras à mes côtés. Tu sais quoi ? en rentrant dans ma chambre hier, j’avais le sentiment, alors que je traversais le couloir de l’étage vide, que tu m’attendais. Je suis encore confus, trop de vécu en si peu de temps. Et ces rencontres... Ces gens, que je quitte... C’est peut-être mieux ainsi ! Cependant je ne peux m’empêcher de penser à ces familles à l’aéroport, à ce taximan et sa banquette...