La grotte aux singes funambules
[1] La musique du jour venait d’être reprise d’un geste magistral de la main par le conducteur des lieux, quand le caporal Jick Wolakoué mit pied à l’entrée de la grotte aux singes funambules, quelque part dans la ténébreuse forêt de Campo, où il avait rendez-vous dans moins d’un quart d’heure avec son informateur, un soi-disant déserteur de l'armée ennemie dont le camp de base était planté de l’autre côté de la frontière, matérialisée par une cascade au souffle asthmatique, à quoi venaient se mêler les cris sauvages des singes funambules qui pullulaient dans la zone. Le correspondant, dont il n'avait eu jusqu’ici la preuve de l’existence qu’au travers des télégrammes échangés avec assiduité depuis les deux dernières semaines, lui avait promis contre juste récompense la livraison de documents militaires du premier ordre, qu’il était parvenu à soutirer du coffre-fort de son général en chef. [2] Après avoir contrôlé l’heure à sa montre, le caporal Jick Wolakoué tâta une fois de...