Venu par une nuit orageuse de Septembre

Septembre. Il était venu avec l’orage. Avec le sourire. Tandis que nous regardions la télévision. Nous. Quatre. Emerveillés par le décor baroque d’un feuilleton à l’eau de rose. Et il avait prit sa place chez nous. Bien au chaud. Je ne savais pas encore. Pour longtemps. Il s’était assis à côté de ma petite sœur. Noha. Sans que ni père ni mère ne réagissent à son intrusion dans notre intimité. A son viol des civilités les plus terre à terre. A sa ruse des bonnes idées et des bonnes intentions. Car ils étaient tout à fait absorbés par le feuilleton dont ils commentaient à voix déployée les rebondissements successifs. Qui était cet homme au sourire parfait et aux gestes en retenue ? Cet homme que ma surprise était loin d’ébranler ? Je me posais toutes ces questions quand mes yeux d’enfant frôlèrent sa peau. Comment se faisait-il que je ne l’eusse pas remarqué au premier abord ? Or il sautait aux yeux les plus clairs que le visiteur n’était pas comme nous. Le bruit des parents l’avait d...