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Affichage des articles du 2016

Télégrammes interceptés par la NSA [2043]

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à 18h15 comme prévu je me présentais devant sa chambre à l'hôtel Hilton, la porte s'ouvrit dans le noir, les rideaux étaient tirés, les lumières éteintes, je fus rapidement saisie aux yeux et à la gorge par la fumée du cigare qui rougeoyait dans un coin, à quelques pas de moi, je crois qu’en tendant la main j’aurais pu le toucher, ce petit point rouge, mais déjà il m’ordonnait de me déshabiller et de m’allonger par terre, en fait il y avait un tapis au sol, un tapis moelleux au toucher et à la caresse agréable sur la peau, ajoutant que je ne devais bouger sous aucun prétexte, sinon je risquais la mort, alors je m’executai, j’attendis, un long moment, mon coeur battait à tout rompre, mon sang frappait puissamment contre mes tempes, une sorte de courant électrique partait de mon ventre et traversait mes cuisses, quand je sentis une froideur me traverser le dos, on aurait dit qu’elle rampait, cette froideur, alors j’avais pensé à un serpent, un serpent peut-être, à la peau froi

Télégrammes interceptés par la NSA [2025]

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vendredi soir, après avoir terminé le taf, Peggy Sue est descendue à Downlown LA prendre une bière avec ses collègues, elle s’est enfilée deux chopes, après quoi elle a senti se réveiller la femme qui sommeillait en elle, et sur le coup des vingt-et-une heures, en ouvrant la porte de son appart sur East Side, elle a eu l’envie soudaine de danser, sur une musique sensuelle et entraînante comme la salsa, alors elle a pensé à John Carl itos, le beau latino qui lui avait filé sa carte de visite sur les marches de la poste, où elle s'était rendue pour expédier un colis, par la suite elle avait échangé par SMS avec lui, puis un de ces quatre matins elle n’avait plus répondu à ses messages par manque de temps, elle était très prise par son taf, et quand elle rentrait elle était si vidée qu’elle se foutait devant la télé avec un grand bol de saucisses de Vienne qu’elle avait cuit deux minutes trente au micro-onde, allo John, c’est moi, Peggy Sue, désolée de t'avoir lai

Télégrammes interceptés par la NSA [2029]

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mon cher Lucien, je suis sur l’autoroute, quelque part entre Douala et Bafoussam, accident, tous morts, ils sont tous morts, encore sous le choc, du sang, partout, sur mes vêtements, partout, sur mon visage, je dormais, la fatigue, puis il y a eu un grand bruit, de loin j’ai entendu ce bruit, je me suis demandé quelle en était l’origine, puis je me suis réveillé dans un marécage, l’eau jusqu’au niveau du menton, partout la douleur, le sang, dans mon corps, mes muscles sont tétanisés, mes os sont réduits en miette, les corps inertes, partout la mort, mais je suis en vie, je suis le seul en vie, survivant, plus vivant que jamais, je ne me suis jamais senti aussi vivant qu’en cet instant, que je veux partager avec toi, mon frère, qui n’a pas pu venir aux obsèques de notre père, je pense à toi, mon frère, parce que si tu étais venu, tu serais assis à côté de moi dans cet autocar, et qui sait, qui sait (c) Timba Bema, 2016

Prière du soir - I

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O mes dieux  O mes déesses  O vous qui hantez  les couloirs sombres  de mon panthéon  Dites-moi pourquoi,  oui percez le silence  complice du temps et dites-moi, oui dites-moi en ce jour vénéré pourquoi Toujours,  encore et toujours, je dois lutter, bagarrer, ramer contre les flots ennemis Même lorsqu'il s'agit seulement de se baisser pour ramasser les fruits mûrs que la pluie a fait tomber de l'arbre O mes dieux  O mes déesses  O vous qui hantez  les couloirs sombres de mon panthéon © Timba Bema, 2016

L'oasis

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Dans l’ oasis  Cachée là-bas Entre deux dunes de sable Le paysan avait planté Des oranges à la peau neuve Tous les matins Il regardait avec joie Les fruits mûrir Et gonfler de leur pulpe Sous le soleil  foudroyant Un jour Alors qu’il entrait dans  l’oasis Les oranges se mirent à chanter Chacune d’une voix différente Cueille- moi bon paysan , cueille-moi Alors le paysan  Détacha  un fruit de l’arbre Rompu   l es chairs de ses doigts Et pressa  la sève   dont il   regorgeait Sur tout son corps transi © Timba Bema, 2016

Dans la nuit

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Dans la nuit Je marchais Je marchais Dans la nuit noire Soudain Il y eut une bougie rouge Crachant de sa lumière Dans la nuit noire Je la portai devant moi La bougie allumée Pour voir un peu plus clair Dans la nuit noire Mais la bougie rouge Pourtant éclatante de lumière N’estompait pas l’épaisseur De la nuit noire © Timba Bema, 2016