Cendres et Mémoires / Ashes and Memories

Le magazine Actualitté couvre la sortie de l'anthologie poétique Cendres et Mémoires / Ashes and Memories sur le soulèvement anglophone au Cameroun. Rappelons que cette anthologie bilingue en français et anglais est censurée au Cameroun.

Extrait:

Comment le Cameroun, jadis connu comme un îlot de paix, est-il devenu un pays en guerre ? C’est par cette question que nous voulons introduire les poèmes du présent recueil, des poèmes déchirés entre les larmes et le sang. Nous sommes chaque jour frappés par la quantité d’informations et de contre-informations qui circulent à travers notre pays, sur notre pays… Dans ce mélange de vérités et de contre-vérités, l’on se retrouve, par moments, pantois devant l’oubli qui accompagne notre indignation. Dans notre pays, une nouvelle langue a rompu le contrat avec l’anglais et le français, cette langue est celle du silence terrifié que nous avons désormais hissé au rang de langue officielle.

Le rêve de l’écrivain, dans notre pays, a toujours été de créer un langage universel lui servant de passerelle avec le peuple, afin de transcender le statu quo politique. Mongo Beti, au même titre que Bole Butake, nous l’ont appris de la plus belle des manières. L’écrivain est la lumière qui tranche la nuit. Mongo Beti, dans Main basse sur le Cameroun, ainsi que Bole Butake dans Family Saga, nous rappellent que si le silence et la peur sont les fondements de nos familles, de nos royaumes, de nos États, nous sommes avant tout des vecteurs de la parole, et que notre parole est espoir.

L’écrivain apparaît au cœur de la nuit, et il fait trembler les ténèbres. Si ce denier manquait à jouer ce rôle qui lui est propre, celui notamment de faire face à l’adversité, de vaincre les ténèbres, alors il cesse d’être un écrivain. 

Lorsque M.D. Mbutoh a suggéré de collecter les voix de poètes camerounais nés après le régime Ahidjo, Timba Bema et Raoul Djimeli se sont immédiatement engagés dans ce projet. Notre rêve ultime était de mettre des mots sur le soulèvement des régions anglophones, de rompre ce silence dévastateur qui, poussait les quelques voix qui osaient s’élever à sombrer davantage dans de silence.

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